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ACBB Aïkido
4 mai 2011

Histoire de l'aïkido

L’aïkido doit son existence à deux génies de la pratique martiale, Sokaku Takeda et Morihei Ueshiba.

Du Daito-ryu Aïki-jujutsu…

Il est clairement établi que l’aïkido tire l’essentiel de son curriculum du Daïto-ryu aïkijujutsu. Cette école était celle de Sokaku Takeda.  

Sokaku_Takeda

Sokaku Takeda pratique le Kendo durant son enfance et reçoit un diplôme de Nito-ryu à l’âge de 18 ans. Plus tard, il reçoit également des diplômes des écoles Onoha Itto-ryu, et Jikishinkage-ryu. Il est reconnu comme un pratiquant de géni, vestige d’une caste défunte, celle des bushis (samouraïs). Il est souvent décrit comme brutal et impitoyable. Il passa sa vie à améliorer, compléter sa technique par l’étude martial. Il sillonna le Japon (fait rare à l’époque) pour enseigner et se perfectionner. Il a voué sa vie à la recherche de l’excellence martiale. Il n’en reste pas moins controversé pour la violence dont il était capable.

 

Les origines du Daïto-ryu ne sont pas claires. Le mythe fait remonter cette pratique au 9ème siècle. Cette école se serait transmise jusqu’à Sokaku Takeda à travers le clan Minamoto dans un premier temps, puis Takeda (descendants des Minamoto) dans un second temps. Aucun écrit d’époque n’atteste cette thèse. Elle reste celle la plus véhiculée au sein des différents courants de pratique issus du Daïto-ryu.

Il faut bien comprendre que l’art du sabre prédominait à l’époque des samouraïs et qu’ils passaient plus de temps à s’entrainer à manier le sabre, la lance ou la hallebarde qu’à se battre à mains nues. Il est donc probable qu’une pratique dont les techniques à mains nues sont aussi élaborées que peuvent l’être celles du Daïto-ryu ait fait son apparition alors que le combat au sabre n’était plus d’actualité. Un tel raffinement dans le travail à mains nues n’avait pas de sens à une époque où la survie passait par le maniement des armes. La période de disparition progressive du port du sabre correspond à l’ère Meiji (19ème siècle), le siècle de Sokaku Takeda.
 

Il est donc vraisemblable que Sokaku Takeda soit à l’origine de la création du Daïto-ryu aïkijujutsu, qu’il a pu élaborer grâce à son parcours martial hors norme et un géni certain.

 A l’aïkido
 

Morihei_UeshibaMorihei Ueshiba a étudié un certain nombre d’arts martiaux traditionnels entre 1901 et 1922. On sait par ailleurs qu’il a été influence par l’école de sabre Kashima Shinto-ryu. Mais de tous les arts que Morihei Ueshiba a étudié, techniquement parlant, le Daito-ryu aïki-jujutsu est celui qui a eu le plus d’impact sur l’aïkido.

D’après les documents en possessions du fils de Sokaku Takeda, Tokimune Takeda, O-Sensei aurait étudié le Daïto-ryu pendant plus de 200 jours sous la forme de stages intensifs entre juin 1915 et avril 1931. Par ailleurs, Morihei a accompagné Sokaku Takeda en tant qu’assistant à de nombreuses reprises lorsque Sokaku sillonait Hokkaido pour donner des stages entre 1915 et 1919. En 1922 lui fut remis un certificat (Kyoju Dairi) d’instructeur en Daïto-ryu. Une photographie date de la même année et publiée dans la biographie d’O-Sensei le montre assis en face d’un écriteau “Daito-Ryu Aïkijujutsu”. Cet écriteau apparaît vraisemblablement dans le “Ueshiba Juku” dojo où il enseignait des fidèles de la secte Omoto entre 1920 et 1924. Les diplômes décernés à l’époque par Ueshiba à ses premiers élèves avant la seconde guerre mondiale mentionnaient “Daito-ryu Aïki-jujutsu ». Pendant les années 30, il nomme sa pratique “Aïki-Budo” jusqu’à ce que le nom official devienne “Aïkido » en 1942.

A la recherche de l’harmonie

Morihei Ueshiba était un fervent pratiquant et un fidèle de la secte Omoto (secte n’est pas à entendre ici avec son sens péjoratif, mais plutôt comme courant religieux). Il était notamment très proche d’Onisaburo Degushi, le leader charismatique de la secte Omoto. O-Sensei a développé sa spiritualité au contact de Degushi.

La religion shinto est la religion prédominante au Japon. Il s’agit d’une spiritualité empreinte d’animisme (croyance en une âme, une force vitale, animant non seulement les êtres humains, mais également les animaux et les éléments naturels (pierres, arbres, vent...), de shamanisme (pratique centrée sur la médiation entre les êtres humains et les esprits de la surnature, les âmes du gibier, les morts du clan…), et de culte des ancêtres.

ZazenOutre la religion Shinto, le bouddhisme s’est également installé dans le paysage nippon à travers la pratique du Zen. Le but de la pratique est l’éveil, par l'extinction du désir, de la haine et de l'illusion.

Il n’est donc pas étrange que Morihei Ueshiba ait cherché à faire de sa pratique martiale une voie philosophique où l’on retrouve des idées et des valeurs communes au shintoïsme et au bouddhisme, notamment le principe d’harmonie avec son environnement, les hommes, l’univers.

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